Équipage
Valentina : une quarantenaire
Mikko : un soixantenaire
Pays
Finlande
Valentina est à 50% italienne et 50% finlandaise.
Départ en voyage
Juin 2019
Style de voyage
Au long cours à temps plein. Nous sommes partis sans grand plan. Nous pensons continuer aussi longtemps et aussi loin que cela nous plaira.
Itinéraire jusqu’à présent
Finlande – Lettonie – Pologne – Allemagne – Pays-Bas – France – Espagne – Portugal – Maroc – Canaries – Cap Vert – Petites Antilles – Curaçao – Aruba – Colombie – Panama
Itinéraire pour la suite
C’est une question délicate. Notre devise est : « Nous ne sommes pas là où nous sommes supposés être et certainement pas à ce moment-là. »
Mais disons que l’option est – le canal de Panama, puis le côté Pacifique du Panama, l’Équateur, la Polynésie française.
Expérience en voile avant le départ
Mikko avait plus de 30 ans d’expérience de navigation en mer Baltique. Valentina quelques années avec Mikko. Donc ensemble, nous avions une idée de ce que ça serait.
Pourtant, nous sommes partis humbles d’esprit car aucun de nous n’avait navigué sur de grands mers et océans.
Par exemple, dans la mer Baltique, il n’y a pas de marées, donc la courbe d’apprentissage après le canal de Kiel était assez grande.
Décision de partir en voilier
La première envie vraiment sérieuse d’un départ vers de plus grandes mers est survenue après deux nuits de navigation de Suède vers la Finlande avec notre précédent bateau.
C’était vraiment une belle expérience. Mais, ne serait-ce pas encore mieux en dehors de la mer Baltique ? Nous avons commencé à y réfléchir. Mais dans ce cas, il nous fallait un plus grand bateau.
Mikko lisait depuis toujours, tout ce qu’il pouvait trouver sur la voile et les marins. C’était donc pour lui un grand rêve.
Valentina avait été élevée dans l’idée que la voile n’était pas pour les gens normaux et qu’il fallait être riche pour en faire. Née à Trieste où la mer joue un rôle important, et mordue par la mer depuis qu’elle était bébé, tout ce qui concernait la mer la passionnait.
En 2014, Valentine fait la connaissance de Mikko qui naviguait seul depuis quelques années. Mikko envisageait à ce moment d’abandonner la voile car ce n’était plus si amusant pour lui de naviguer seul. Valentina lui a répondu : « Quoi ? Tu plaisantes ? Tu n’es pas obligé de naviguer seul, je peux naviguer avec toi ! »
En mars 2016, après un an de recherche d’un bateau tour du monde, nous avons trouvé celui qui nous convenait. Il nous restait encore environ 3 ans pour tout préparer pour le grand départ.
En 2017, nous avons annoncé notre projet de départ à tous nos amis et à notre famille, juste pour nous assurer que cela allait vraiment se produire.
Bateau
Bruce Roberts 39/42 – un sloop en acier auto-construit. Le constructeur de bateaux Jaakko l’a prévu pour un 39 pieds mais comme les plaques d’acier étaient plus longues, il trouvait dommage de les couper.
Le bateau est de 1995 et nous l’avons acheté en 2016.
Pourquoi ce type de bateau ?
Après quelques années de navigation avec notre bateau précédent, un Maxi95, nous avions quelques idées de ce que nous aimerions avoir comme bateau pour notre voyage au long cours.
Une partie des critères était liée à notre âge, nous voulions quelque chose de confortable. Un autre critère était aussi l’autonomie.
Nous l’avons voulu solide, pas trop grand mais avec des réservoirs d’eau et de gasoil suffisamment grands. On rêvait d’un beau grand lit et la possibilité d’une douche à l’intérieur.
Nous avons trouvé notre bateau Victoria à Helsinki. Il n’était pas complètement prêt pour le voyage, mais comme nous avons réussi à l’avoir à un prix raisonnable, nous avons pu investir pour faire l’intérieur avant de partir.
Nous n’avons pas eu le grand lit dont nous rêvions et au lieu de la douche nous avons eu un sauna dans le bateau (phénomène culturelle dans les pays nordiques). Pour le moment, nous ne l’utilisons pas car il fait suffisamment chaud à l’extérieur.
Frais de voyage
Il faut compter autour de 1500-1800 Euro/mois, parfois moins, selon les destinations.
Il faut ajouter à cela un budget pour l’entretien et les réparations. Pour nous ça représente pour l’instant une moyenne de 5000 Euros/an.
Cela dépend bien sûr de ce qui se casse à bord. Ça pourrait être beaucoup plus. Beaucoup moins, ça nous paraît difficile et pas réaliste.
Qu’est-ce qui vous plaît dans ce mode de vie ?
La possibilité de voyager dans le respect de l’environnement et en toute autonomie.
Voyager lentement, en ayant le temps de découvrir de nouveaux endroits et de se faire de nouveaux amis en chemin.
Visiter de nouveaux pays.
Voir qu’il y a tellement de façons différentes de vivre comparé à ce que nous sommes habitués : un travail de 9h à 17h, 5 jours par semaine, et quatre semaines de vacances.
Et la majeure partie de l’argent que vous gagnez en travaillant sert essentiellement à acheter tout ce dont vous avez besoin pour aller travailler, l’appartement, la voiture, les vêtements etc.
Apprendre à quel point nous avons besoin de peu de choses pour vivre.
Vivre une vie sans montre. Nous nous réveillons toujours à six heures, mais pas avec le réveil. Par contre on se couche facilement à 20h car il fait déjà noir. Nous n’avons pas besoin d’évacuer le stress de la journée ce qui était le cas dans notre vie d’avant.
Qu’est-ce que vous aimez moins dans ce style de vie ?
D’être mouillé presqu’à chaque fois quand on va en annexe à terre.
Les trois minutes avant le début du quart de nuit lorsqu’on navigue sur de plus longues distances.
Les mouillages rouleurs impliquant que les assiettes ne tiennent pas sur la table.
Quand le dessalinisateur tombe en panne.
Quand le moteur s’arrête de fonctionner au mauvais moment.
Partir naviguer après être resté plus longtemps au même endroit.
Arriver dans un nouvel endroit et jeter l’ancre après un long voyage.
Destinations préférées et pourquoi
Le Maroc et le Cap-Vert parce que c’était enfin quelque chose de différent de l’Europe.
La Grenade et surtout Carriacou aux Petites Antilles parce que nous avons été obligés d’être là-bas pendant si longtemps que nous avons vraiment commencé à nous sentir chez nous.
Mais le meilleur des meilleurs jusqu’à présent sont les îles San Blas au Panama. Il y a encore quelque chose de vierge et d’authentique aux San Blas.
Malheureusement les déchets apportés par la mer sur ces îles inhabitées racontent une autre histoire. Mais on peut tout de même voir quelque chose d’original au-delà des déchets. Et le monde sous-marin y est tout simplement magnifique.
Quels conseils donneriez-vous aux futurs tourdumondistes en voilier ?
Avant de partir en grand voyage, il est conseillé de tester à quoi ressemble la vie sur un bateau, les petits espaces, la vie normale dans des circonstances inhabituelles.
Essayez de faire une navigation de nuit pour voir à quoi cela ressemble, notamment, faire les quarts et de se réveiller toutes les trois ou quatre heures. Surtout si vous prévoyez de naviguer en couple, c’est important.
Vous devez vous assurer que vous vous faites confiance et que vous aimez passer du temps ensemble 24/24 heures, 7/7 jours, parfois même dans des circonstances difficiles et désagréables.
N’oubliez jamais de vous apprécier et d’être gentils l’un envers l’autre. Il y aura des moments où l’autre aura besoin de plus de soutien et la meilleure façon de le lui donner est d’être aussi clair que possible, afin d’être sûr que les deux sont sur la même longueur d’onde. Comme toujours, l’inconnu peut faire peur.
Quand vous achetez un bateau, pensez au budget de sorte à ce qu’il vous reste au moins ⅓ du prix du bateau pour toutes les choses qu’il vous faudra changer/mettre à jour. Si possible, achetez le bateau quelques années avant votre départ, afin de vous familiariser avec celui-ci.
Contact
- Site web : victoriajaakkosdottir.com
- Instagram : sy_victoria_jaakkosdottir
- Facebook : S/Y Victoria
- Youtube : Sailing Victoria
Merci beaucoup c’est toujours plein d’enseignement, et ça fait rêver. Bonne nav et bon vent.
Patrick
Salut Patrick, entre rêve et réalité y a qu’une étape : les préparatifs !
Alors vas-y !!!
A+