Vindö 65 DS – Anisia et Tom sur le voilier VAGABOND (Suisse)

Equipage et pays

Anisia et Tom de la Suisse

Age : une quarantenaire et un presque soixantenaire

Départ en voyage

Mai 2017

Style de voyage

Long terme, tant que nous avons l’envie et la santé…

Itinéraire jusqu’à présent

France (Martigues), Espagne, îles Baléares, îles Canaries, Martinique, Sainte-Lucie, Grenadines, Bonaire, Panama, Polynésie Française puis achat d’un nouveau voilier au Panama

Itinéraire pour la suite

Canal de Panama, Polynésie Française et nous méditons encore sur la suite… Continuer vers l’ouest ou descendre vers la Patagonie ou remonter vers l’Alaska…

Expérience en voile avant le départ

Tom navigue depuis l’âge de 17 ans. Il a déjà effectué 6 transatlantiques et une transpacifique. Il a déjà voyagé 4 ans de France jusqu’aux îles Fidji sur un voilier en acier de 9,5 mètres équipé très simple… 

Anisia n’avait aucune expérience de voile, seulement deux après-midi sur le lac et elle souffre toujours du mal de mer… Quelques mois avant le départ, elle a passé la théorie du permis hauturier en Suisse, une bonne base pour comprendre la navigation… 

Décision de partir en voilier

Anisia avait fait plusieurs longs voyages seule en Inde avec un tout petit budget… Elle rêvait de vivre une aventure en couple et les voiliers l’ont toujours fait rêver… 

Tom avait repris une vie “ordinaire” en Suisse après son voyage de 4 ans en voilier… Nous nous sommes rencontrés en 2013 et nous avons rêvé d’un grand projet de tour du monde en voilier… Pourquoi attendre la retraite ? Il faut partir quand on a la santé et l’énergie mais cela implique des sacrifices… 

Bateau

En 2014, nous avons eu le coup de foudre pour un petit voilier jaune en acier au bord du lac de Neuchâtel… Il nous a fallu 2 ans pour le rénover et l’équiper pour le grand voyage et nous avons continué à l’améliorer en cours de route… 

Nous sommes partis avec ce voilier classique de 31 pieds, une construction amateur sur les plans d’un architecte naval Suisse. Tom ne tenait pas debout dans le bateau et on vivait l’un sur l’autre !

Le carré n’était pas habitable, le cockpit non protégé, pas de voiles sur enrouleurs, pas de frigo, bref il était équipé avec le strict minimum dans la philosophie “keep it simple and stupid”. Nous voulions un bateau simple pour ne pas passer notre temps à réparer et aussi parce que nous n’avions pas le budget pour un bateau plus grand et plus complexe…

Après 5 ans de voyage nous avons finalement vendu notre petit bateau pour acheter un voilier plus grand, plus confortable, un ketch suédois “Vindö 65” de 38 pieds en polyester construit en 1978. C’est une construction de qualité dans la même philosophie que les voiliers Halberg Rassy. 

Pourquoi ce type de bateau ?

Quand nous nous sommes rencontrés, Tom finissait de rénover un voilier en acier de 8 mètres qu’il avait acheté pour 2000 CHF au bord du lac de Neuchâtel. Nous avons d’abord imaginé partir avec ce petit bateau ! Il avait un moteur hors bord, pas de cuisine, pas de WC, bref c’était vraiment très simple !

Quand nous sommes tombés sur ce magnifique voilier jaune aux lignes classiques de 9,30 mètres, il nous a semblé très grand comparé à notre petit 8 mètres ! Tom est un puriste qui a toujours navigué sur des petits voiliers… Mais au bout de 5 ans de vie à bord de notre petit voilier jaune, nous avons finit par en avoir marre du manque de confort et du fait qu’on ne pouvait pas inviter des amis à bord… 

Nos critères pour notre nouveau voilier étaient de rester en dessous de 40 pieds, un voilier solide en polyester construit avant les années 90, avec deux grandes cabines pour pouvoir accueillir des amis. Un bateau c’est souvent un coup de cœur… Quand nos amis nous ont proposé de nous vendre leur Vindö, nous n’avons pas hésité…

Frais de voyage

Pour financer notre projet, nous devons rentrer en Suisse chaque année travailler pendant plusieurs mois. Tom fait toutes sortes de jobs intérimaires et moi je suis infirmière. Malheureusement, les saisons de navigation sont courtes et la balance entre travailler en Suisse + travailler à la maintenance du bateau et profiter de naviguer et découvrir de nouveaux pays n’est pas très équilibrée…

Nous rêvons de pouvoir trouver un moyen de gagner notre vie en vivant sur le bateau et en voyageant… 

Nous avons acheté le petit voilier jaune de 31 pieds en Suisse pour 20 000 CHF et avons investi encore une fois la même somme pour l’équiper petit à petit… A l’entretien, il nous a coûté cher en peinture car il était en acier et nous étions tout le temps entrain de traiter la rouille et peindre le pont et la coque… C’était peut-être un petit voilier équipé simple mais malgré cela, il coûtait trop cher ! 

Nous essayons de vivre avec un budget minimum mais nous n’avons pas fait de calculs de nos dépenses depuis le début du voyage. On vient de commencer à le faire… ☺️

Les dépenses varient aussi en fonction des pays visités (le niveau de vie est beaucoup plus cher en Polynésie qu’en Espagne !) mais c’est surtout le bateau qui coûte cher en frais de maintenance… Il faut compter minimum 10% de la valeur d’achat du bateau par année. 

Notre nouveau voilier nous a coûté 70 000 CHF, il est très bien équipé mais malgré cela, il y a quand même eu quelques gros investissements à faire au départ, on devrait ensuite être tranquille pendant quelques années, du moins on l’espère 🤞

Qu’est-ce qui vous plaît dans ce mode de vie ?

Nous aimons cette vie simple et minimaliste, proche de la nature. Pour nous, vivre sur un voilier c’est un retour aux valeurs essentielles de la vie… 

Le temps se chiffre en jours et plus en minutes comme dans notre ancienne vie en Suisse stressante et chronométrée… 

Nous avons voulu quitter la routine pour une vie d’aventure, de découvertes et de rencontres. 

Il faut être conscient que vivre sur un voilier c’est souvent réparer dans les plus beaux endroits du monde ! Il y a beaucoup de merveilleux moments mais il y a aussi des galères… 

Chaque retour en Suisse nous conforte dans notre choix de vivre sur le bateau. Beaucoup de gens sont de plus en plus dans la superficialité et le matérialisme, dans la surconsommation et la dépendance au téléphone portable. Ils courent et ils n’ont plus le temps…  

Qu’est-ce que vous aimez moins dans ce style de vie ?

Les problèmes techniques et les galères… Quand nous passons trop de temps sur les chantiers à rénover le bateau… 

Être parfois bloqué dans un endroit détestable à attendre une fenêtre météo ou à régler des problèmes… Exemple : passer 38 jours au mouillage de Las Brisas à Panama City ! 

Avec notre ancien voilier, lorsqu’il y avait du mauvais temps, on n’avait pas d’espace de vie à l’intérieur, donc on subissait le mauvais temps car il nous empêchait de faire des activités… Aujourd’hui avec notre nouveau voilier plus confortable, même s’il pleut, nous pouvons vivre à l’intérieur, bricoler, travailler sur l’ordinateur et aussi vivre dans le cockpit qui est bien protégé. La qualité de vie est nettement meilleure ! 

Destinations préférées et pourquoi ?

Pour Anisia : les îles San Blas (Panama) car je suis passionnée de chasse sous-marine et il n’y a pas le problème de ciguatera aux San Blas et pas trop de requins. Et puis les Kunas sont gentils, ils mènent une vie très simple.

Sinon la Polynésie pour les rencontres merveilleuses avec les locaux (en particulier les marquisiens) et les paysages magnifiques…

Quels conseils donneriez-vous aux futurs tourdumondistes en voilier ?

Il faut être bricoleur et toucher à tout : mécanique, électronique et électricité, plomberie, menuiserie, etc. Un bateau c’est du boulot et c’est beaucoup de problèmes et c’est un budget à ne pas sous estimer ! 

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