Quels critères pour choisir notre voilier tour du monde

Quel bateau pour un tour du monde ? C’est la grande question. Comme tous les autres, nous nous l’a sommes posée aussi. A une différence près. Nous n’avions aucune expérience de navigation et n’avions jamais mis un pied sur un bateau. Alors comment choisir un voilier le mieux adapté pour notre voyage autour du monde (tdm) ?

Au départ, nous voulions acheter un catamaran. Pour une raison très simple. Ivo a lu le récit de voyage d’une famille belge qui a tout plaqué pour partir voyager à bord d’un catamaran. Leur aventure était si captivante que nous voulions faire pareil.

Au fur et à mesure la préparation de notre voyage qui a pris tout de même plus de trois ans, notre choix a commencé à se préciser. Ivo a commencé à suivre des navigateurs sur YouTube, lire des blogs voyage, lire des forums pour les voileux. Et surtout, nous avons pu tester plusieurs voiliers lors de nos stages voile pour passer notre permis hauturier suisse.

Tout cela nous a permis d’y voir un peu plus clair et de choisir comme bateau grande croisière non pas un catamaran mais un vieux voilier Bénéteau Océanis 440 de 1991.

Nous vous expliquons dans cet article quels critères nous ont mené à ce choix tout en sachant que nous ne connaissions pas grand-chose à la voile.

Quel budget pour un voilier tdm ?

C’est probablement la première question cruciale à se poser. Elle permet de restreindre très rapidement le choix des possibles. Comme nous ne sommes pas riches, ne touchons pas la retraite, n’avons pas de maison ou d’entreprise à vendre, n’avons ni gagné au loto ni hérité, notre voyage en voilier se fera exclusivement sur nos économies. L’aventure devrait durer entre 5 et 10 ans ce qui demande également un budget. Pour cela nous avons prévu 1000 Euros par personne et par mois.

Nous avons décidé d’allouer au maximum la somme de 100’000 Euros à l’achat du bateau. Cela devait comprendre le rajout de l’équipement spécialement dédié pour un tour du monde. Car tout est très cher sur un bateau et fait vite grimper la facture.

Ce budget pourtant confortable a vite éliminé le choix d’un catamaran, d’un voilier en aluminium et d’un bateau de construction plus récente. Pour nous, ça sera au final un voilier en polyester et d’occasion.

voilier Bénéteau Oceanis 440 - voilier Silkap

Quelle taille de voilier ?

Certes, plus il est gros, plus il est confortable et plus il y a de place. Par contre, il est aussi plus coûteux en entretien et la place dans les ports plus onéreuse. Mais d’après l’itinéraire prévu pour notre tdm en voilier, nous devrions passer la majorité du temps à l’ancre.

Nous cherchions du confort, de l’espace et de la sécurité. Le bateau sera notre seule maison pour les prochaines années à venir, donc la place était primordiale. De plus, en tant que plongeurs, il nous fallait stocker tout notre matériel de plongée y compris le compresseur. Et de temps en temps, nous souhaitions accueillir du monde à bord.

Le critère du choix s’est alors porté sur un voilier entre 40 et 44 pieds (12 à 13 mètres) avec 3 ou 4 cabines.

Autres articles à lire : Navigateurs autour du monde – quels voiliers ont-ils choisi ?

Année de construction du bateau

Dès le départ, le choix était clair. Nous allions avoir un bateau d’occasion. D’une part à cause du budget limité et d’autre part à cause de la solidité de la construction. Bateau récent ne veut pas dire forcément bateau de qualité. Comme pour tout, il faut produire plus, plus vite et pour moins cher. Au final, la qualité s’en ressent.

Les voiliers plus anciens, même ceux fabriqué en série, ont été construits pour durer. Les matériaux « génération IKEA » n’existaient pas encore à l’époque. Et pour voyager au long cours à temps plein, c’est exactement un bon vieux bateau solide que nous recherchions. Tant pis qu’il soit moins ergonomique ou moins optimisé que les constructions plus récentes.

Nous voulions donc un bateau construit dans les années 1990-2000.

Tirant d’eau

Qui ne rêve pas de pouvoir s’approcher le plus près possible des plages ou d’accéder à des mouillages dans les atolls polynésiens réservés aux faibles tirants d’eau ? Comme nous ne pourrons pas nous offrir ni de cata ni de dériveur, nous voulions au moins avoir un bateau avec un faible tirant d’eau.

Le tirant d’eau, c’est la profondeur de toute la partie du bateau qui sera immergée sous l’eau.

Moins de 2 mètres si possible. Ce n’était pas gagné car avec une longueur de bateau de 12 à 13 mètres que nous souhaitions, on ne pouvait pas s’attendre à un tirant d’eau de moins de 1m60.

Le moins de teck possible

Le teck, ce bois onéreux qui tapisse les ponts et les cockpits des bateaux, nous n’en voulions surtout pas. Lors d’un stage voile, en plein été, nous ne pouvions pas marcher sur le teck pieds-nus, tellement ça ressemblait à une plaque chauffante. Et ça transforme l’intérieur du bateau en un four.

Imaginez-nous sous les tropiques dans un tel bateau. Un vrai sauna ! Sans compter qu’il faut refaire régulièrement les joints entre les lattes du teck.

Aération et circulation d’air

Un appartement a des fenêtres et un bateau a des hublots. Sauf que dans un bateau, vous ne survivrez pas très longtemps à l’intérieur avec des hublots fermés. La température monte vite, on commence à se sentir comme dans un sauna. A défaut d’avoir soit de la clim ou des ventilateurs, et par conséquent des batteries pour les alimenter, il faut avoir des hublots pour bien aérer.

Lors d’un stage voile sur un Grand Soleil, nous étions surpris par le manque d’ouvertures. Même au-dessus de la cuisinière, pas de hublot. Dans une cabine, pareil, presque pas d’ouverture. Cela nous a décidé à chercher un bateau avec une bonne circulation d’air car nous ne comptions pas installer la clim.

Jupe avec plateforme arrière

Lors de notre tour du monde, nous voulions également explorer la vie sous-marine. Ivo, plongeur depuis déjà plusieurs années, avait tout l’équipement et Dajana a passé le PADI pendant la phase de préparation du voyage. Pour pouvoir sauter à l’eau et remonter ensuite à bord avec les bouteilles, il nous fallait une grande plateforme à l’arrière du bateau.

voilier Bénéteau Océanis 440 - jupe avec plateforme arrière - voilier Silkap

D’un côté, c’est bien pratique pour aller se baigner. De l’autre côté par contre, cela rendait impossible l’installation d’un régulateur d’allure (une windvane) à l’arrière sans condamner la plateforme. Puisque c’est ainsi, nous devrons faire sans la windvane.

Grand cockpit et grand carré

Ce voyage autour du monde dans lequel nous nous sommes embarqués durera plusieurs années. Nous vivrons dans notre maison flottante à temps plein, tout ce que nous possédons sera stocké dans le bateau. Vie sur un voilier rime avec vie dans un espace confiné et pour cette raison précise, nous voulions un grand espace aussi bien à l’intérieur dans le carré qu’à l’extérieur dans le cockpit.

Finalement, nous passerons la plupart du temps dans ces deux espaces. Les repas, les apéros, les quarts, les nuits agités, les traversées. D’où aussi l’importance d’y avoir des banquettes suffisamment longues pour pouvoir s’y allonger.

Quel bateau pour notre tour du monde ?

Comme vous le voyez, les critères pour choisir notre voilier idéal ne sont pas si nombreuses. Notre manque d’expérience en navigation y joue certainement un rôle. Nous n’avions pas d’exigences particulières quant à l’équipement du bateau sachant que tout pouvait se rajouter par la suite.

Une contrainte supplémentaire venait s’ajouter au choix du bateau. Si nous avons repéré les modèles de voiliers correspondant à nos critères déjà deux ans avant notre départ en tour du monde, nous avons commencé à chercher sérieusement seulement un an avant la date de note départ. Comme nous travaillions tous les deux, les déplacements lointains à l’autre bout de l’Europe ou du monde pour visiter des bateaux potentiels étaient exclus.

Ainsi, le choix des bateaux disponibles était assez restreint, mais nous allions faire avec. Notre choix s’est focalisé sur les Bénéteau Océanis et les Bavaria. Et par hasard, une occasion s’est présentée pour un Bénéteau Océanis 440 de 1991.

Certes, nous avons rêvé au départ d’un catamaran confortable. Mais la réalité de notre budget nous a orienté vers d’autres choix. Au final, ce qui compte, c’est de partir et savourer l’aventure !

La prochaine fois, nous vous raconterons si avec le recul de nos deux années de voyage, nous aurions choisi ce type de bateau.

Et pour vous, quels sont les critères pour le choix votre voilier et sur quel bateau avez-vous décidé de voyager ?

3 réflexions sur “Quels critères pour choisir notre voilier tour du monde”

  1. Merci pour cet article et les autres qui orientent le choix du futur bateau.
    A 55 ans, nous venons d’acheter avec mon épouse un Bavaria 32… mais parès quelques mois à faire des ronds dans l’eau l’appel du large est trop fort pour rester à naviguer dans les eaux Bretonnes. J’aurais aimé échanger avec vous sur la partie pécunière car je sens que le grand aut est pour bientôt, et je ne vais pas attendre 62 ans (si ça ne bouge pas d’ici là) pour partir. A bientôt.

    1. Bonjour Luc-Joël,

      Quel beau projet ! Félicitations pour cette décision.
      Absolument, si le budget et la santé le permettent, il faut partir.

      Tu peux nous écrire à notre adresse email de la newsletter que tu as reçue suite à ton inscription.

      A bientôt !

  2. Patrice Fontaine

    Bonsoir,
    Nos critères principaux étaient les suivants:
    -ligne d’arbre (facilité d’entretien)
    -couchette de quart dans le carré
    -cuisine en L ou mieux en U
    -pas de moteur Volvo
    Notre choix s’est porté sur un bénéteau 473
    Départ dans 21mois vers la Polynésie
    Bonne navigation
    Patrice sur Ar-men

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